King Crimson – Discipline (1981)

 

A l’origine le groupe constitué autour de Robert Fripp avec Bill Bruford, Tony Levin et Adrian Belew s’appelait « Discipline ». King Crimson aurait dû rester dans son cercueil, mais l’apport de sang frais entraîna sa résurrection (faut dire que ça arrangeait bien tout le monde, sauf peut-être Fripp).

 

Pas question cependant de revenir à l’ancien style du roi cramoisi. Le Mellotron en 1981 c’est devenu mega ringue (et ouais, c’est Roland et Yamaha partout maintenant). King Crimson devient un groupe de new-wave exploitant des motifs musicaux inspirés principalement du « gamelan » de Bali. Comme les Talking Heads à ce moment-là en fait. D’ailleurs ça tombe bien, Belew vient justement de chez eux.

 

Là où KC égale, et même dépasse, les Heads, c’est dans la technicité : dans la perfection absolue de l’exécution de motifs répétitifs et enchevêtrés, selon une Discipline quasi-mathématique. Sauf lorsqu’il s’agit (volontairement bien sûr) de faire le plus de boucan possible avec un Belew et un Fripp déchaînés dans leurs arabesques guitaristiques au sommet de l’ensemble, et un Bruford qui tape dans tous les sens pour maintenir un mur sonore (« Indiscipline »… et vous voulez que je vous dise ? « I like it ! »)

 

Il n’y a pas une note à jeter dans ce disque. Du zigouigoui initial de Tony Levin au Chapman stick sur « Elephant Talk » à la dernière boucle de « Discipline », en passant par les mésaventures hilarantes d’Adrian dans la jungle new-yorkaise (« Thela Hun Ginjeet »). Un grand album, et un virage artistique parfaitement réussi dans la carrière de KC.

 

 

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