Fripp & Eno –
[no pussyfooting] (1974)
Un soir de septembre 1972, Brian Eno fit venir chez
lui Robert Fripp pour lui montrer un dispositif qu’il avait bidouillé à partir
de deux magnétophones, de manière à faire rejouer en boucle par le second
chaque note enregistrée sur le premier. Fripp testa l’engin avec sa guitare.
Environ 20 minutes après, la technique qui allait être connue par la suite sous
le terme de « frippertronics » était née, et la première face de ce
disque était presque prête (après 20 minutes de plus pour Fripp à overdubber un
solo dessus) : « The Heavenly Music Corporation ». Fascinante
(et reposante)…
Pour faire une deuxième face et pouvoir sortir tout
ça sur un album, Fripp & Eno passèrent deux jours d’août 73 en studio à
trafiquer un autre morceau du même genre (« Swastika Girls ») avec
des effets plus complexes (Eno au VCS3) et un résultat intéressant aussi, mais
dont on ne peut pas vraiment dire qu’il est mieux (enfin surtout, il est moins
reposant… même franchement abrasif).
La pochette, avec les deux bidouilleurs au milieu
d’un jeu de miroirs parallèles, fait intelligemment référence à la technique
musicale expérimentée dans le disque.
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