Frank Zappa - Shut Up 'n Play Yer Guitar (1981)
Apparemment cette parution constituait une petite vengeance de Zappa à l'égard des critiques qui, à son goût, mettaient trop d'application à désapprouver ses blagues cochonnes (n'avaient-ils pas un peu raison ?...) et pas assez à reconnaître sa maîtrise instrumentale de la guitare (n'avaient-ils pas complètement tort ?...). Ce triple LP abrité dans un imposant coffret ne fonctionne pas en tant qu'album, et son écoute complète d'une traite n'est pas spécialement à recommander (surtout à un auditeur qui ne connaîtrait déjà rien d'autre de Zappa) ; mais, en tant que collection d'archives instrumentales, son but démonstratif est atteint. A savoir, donc, que ces nombreux soli de guitare, enregistrés pour la plupart en concerts en 1979-80 et isolés artificiellement de leurs contextes, montrent le guitariste Zappa à son zénith. Bien que technique, et même assez ressemblant par moments pour concurrencer directement ses analogues de la sphère jazz-rock (un des titres de morceaux contient une référence explicite à Carlos Santana...), voire pour anticiper la mode des shredders (on remarquera au passage que l'un des guitaristes rythmiques accompagnant Zappa en 80 est un certain Steve Vai...), son style tire cependant son inventivité et sa personnalité profondes d'un bordélisme instinctif bouillonnant à la Page ou Hendrix. L'exception qui confirme la règle est l'appendice final "Canard du Jour", dialogue en studio entre le bouzouki de Zappa et le violon baryton de Jean-Luc Ponty, remontant à 1973 et qui, par l'alternance entre soutien logistique rythmique et envolées solistes virtuoses d’une constante intelligence de la part du violon, constitue une exposition plus révélatrice du talent de Ponty que de celui de Zappa.
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