Jethro Tull –
Benefit (1970)
Je
sais bien qu’il n’y aura pas un seul “vrai fan” de Jethro Tull pour être
d’accord avec moi, mais pour moi c’est leur meilleur album (et même d’assez
loin). Pourquoi ? Parce que cet album a été enregistré dans la foulée d’une
tournée américaine où Tull partageait l’affiche avec Led Zeppelin, ce qui ne se
fit pas sans heurt aussi bien en coulisses que dans les salles face au public
déchaîné. Le résultat est que les compositions de Ian Anderson reflètent ici
une amertume et une tristesse sincère, comme on n’aura aucune autre occasion
d’en entendre dans le répertoire du groupe, avec en particulier les deux titres
qui ouvrent « Benefit » : « With You There To Help
Me » (avec son merveilleux duel final entre flûte et guitare) et la
superbe complainte « Nothing To Say ». Le Tull prend également des
accents rageurs avec le hard-rock de « To Cry You a Song »
(excellente chanson, qui n’est pas sans rappeler « Had to Cry Today »
de Blind Faith). Entre ces trois grands morceaux, et la ballade
mélancolique finale « Sossity, You’re a Woman », les autres plus
petits qui pourraient passer pour du remplissage sont tout de même excellents,
et ils sont en plus l’occasion pour Anderson de s’exercer aux techniques de production
qui donnent au résultat un petit côté avant-gardiste, que ce soit le fondu
enchaîné pour « Son », la note de guitare interminable dans « A
Time for Everything » ou les bandes inversées de « Play in
Time ».
A
noter que la version américaine (Reprise) est différente de la version
européenne (Island ou Chrysalis) : elle contient le très bon
« Teacher » à la place du très joli aussi dans son genre « Alive
and Well and Living in ».
John
Evan est crédité comme invité aux claviers, à partir de l’album suivant il sera
intégré de manière permanente. En revanche Glenn Cornick sera viré…
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