Deep Purple – Come Taste the Band (1975)

 

Ah, l'album de la grande controverse pour les fans de Deep Purple : peut-on admettre l'existence d'un DP sans Ritchie Blackmore ? Non, répondent les plus nombreux qui se pressent quand même aux concerts actuels avec Steve Morse. Enfin bref. Le guitariste ici est Tommy Bolin, et si son jeu est brillant, il navigue néanmoins toujours un peu entre deux eaux, à hésiter audiblement entre l'imitation de son prédécesseur et l'expression de sa propre personnalité. Il semble pourtant que son influence se fasse sentir dans les compositions plus américanisées et même franchement funk ou soul (c'est ça qui déplait aux hardos) qui donnent à David Coverdale et à un Glenn Hughes de plus en plus envahissant un matériau inestimable pour leur travail vocal (cf. en particulier le cabotinage invraisemblable de Hughes dans "This Time Around", on dirait George Michael ou même une chanteuse de r'n'b de banlieue actuelle, et pourtant le résultat est simplement parfait musicalement). Le plus sidérant est que l'album est agencé de manière à donner l'impression que chaque chanson qui arrive est meilleure que la précédente (à part peut-être un petit passage à vide lors des trop ouvertement putassiers "Dealer" et "I Need Love"...) jusqu'à atteindre l'apothéose avec "You Keep on Moving", épitaphe parfaite pour un groupe qui allait disparaître  presque immédiatement après (jusqu'à la reconstitution du mark II dans les années 80...).

 

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