The Clash – Sandinista ! (1980)
Après le double « London Calling », les Clash font monter les enchères avec le triple « Sandinista ! ». Sur 6X6=36 chansons, il n’y en a encore qu’une poignée de réussies (ou de ratées mais que j’aime bien quand même) : « The Call Up » qui est le véritable cœur du recueil comme « The Guns of Brixton » était celui de « London Calling », le classique disco-rap « The Magnificent Seven », l’hommage à la Motown « Hitsville U.K. » qui ressemble plutôt en fait à une chanson de Noël, le disco apocalyptique chanté par Topper Headon « Ivan Meets G.I. Joe » (que voulez-vous, je suis un irrécupérable nostalgique de l’époque où les russes étaient les méchants et les américains les gentils, où on allait tous mourir dans un conflit nucléaire, et où le mur était encore debout – celui de Berlin, pas celui de Roger Waters, hein)… Après, il y a beaucoup de déchets ou d’anomalies : par exemple un truc comme « Charlie Don’t Surf » prend le groupe en flagrant délit de (auto-)parodie, le problème étant qu’ils ont l’air d’être sérieux, ou encore le morceau le plus « punk » du lot qui se trouve être en réalité une reprise d’Eddie Grant… ils ont laissé un de leurs potes jouer à la chèvre violoneuse sur un titre… quant à faire chanter « Career Opportunities » et « The Guns of Brixton » par des moutards au piano, c’est proprement aberrant. Il est d’autant plus difficile d’écouter l’ensemble en une seule session (presque 2h et demie…) que l’équivalent de faces entières est du dub répétant d’autres passages de l’album (les mecs de P.I.L. aussi étaient fans de dub, mais ils avaient le bon goût de faire quelque chose qui ressemble plutôt à du krautrock indus…). Néanmoins, « Sandinista ! » est à la fois très varié dans ses styles et totalement unifié par un esprit homogène, en ce sens qu’il rappelle les expérimentations contemporaines des groupes de New-York comme Blondie ou les Talking Heads, bien plus que quoi que ce soit d’autre sorti d’Angleterre à cette époque. Si bien qu’à l’arrivée le gros monstre indigeste paraît tout de même plus novateur, plus intelligent et plus sympathique que le pseudo-chef d’œuvre auquel il succède…
(je peux quand même pas monter plus haut ce coup-ci…)
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