Robert Fripp – Exposure (1979)
Robert
Fripp voulait faire un disque « middle of the road » (commercial,
quoi… la trilogie « MOR » produite par Fripp comportait aussi à l’origine
le 2ème « Peter Gabriel » et « Sacred
Songs » de Daryl Hall), avec des morceaux courts piochant dans
chaque style populaire de l’époque, de la pop au punk en passant par la fusion
(on échappe quand même au disco, même si le projet devait originalement
contenir une reprise de Donna Summer avec Debbie Harry au chant ; des
ennuis contractuels obligèrent Fripp à modifier ses plans, et à appeler Peter
Hammill et Terre Roche à la rescousse pour assurer certaines parties vocales).
Mais
les tendances avant-gardistes du Fripp sont trop évidentes pour permettre que
cet album devienne un succès grand public. Pour cela il aurait fallu s’abstenir
de faire défiler un enregistrement d’un gourou indien au fond d’un rock chanté
par Daryl Hall, renoncer à l’audio-vérité pendant et entre les morceaux, éviter
les Frippertronics, et se retenir dans les morceaux punk / new-wave d’une
sauvagerie absolue… (Il aurait également été bon que Fripp s’abstienne de faire
référence à l’enseignement de J. G. Bennett)…
Si
les ballades sont plaisantes et les Frippertronics intéressants (notamment la
version éthérée du « Here Comes the Flood » de Gabriel, encerclée par
la « Water Music »), les sommets de l’album sont l’instrumental de
fusion-prog « Breathless » (un petit frère de « Red ») et les
titres punks, en particulier « Disengage » avec un Peter Hammill
déchaîné. Fripp enfonce le clou en réenregistrant « Exposure » (la
chanson expérimentale du 2ème Gabriel) avec les hurlements de Terre
Roche, et recycle (en les radicalisant) avec « Urban Landscape / I may not
have had enough of me but I’ve had enough of you » les titres équivalents « Urban
Landscape / NYCNY » de l’album oublié de Daryl Hall (les versions
originales, déjà violentes mais moins déjantées, apparaîtront quand « Sacred
Songs » sera finalement publié en 1980).
Il
faut rappeler avant de finir quelques-uns des collaborateurs éminents de cet
album : Brian Eno, Barry Andrews, Phil Collins, Peter Gabriel, Tony Levin,
Narada Michael Walden…
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