Nino Ferrer – Métronomie (1972)

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’auteur des « Cornichons », du « Téléfon » et autres « Mirza » s’est également rendu responsable d’un album psychédélique sauvagement expérimental avec cette étrange « Métronomie ». La pochette illustrée d’une œuvre de Claude Verlinde, dans une sorte de transposition au XXième siècle du style de Jérôme Bosch, suffirait presque à elle seule à justifier l’achat du disque (déjà un truc comme ça sur la pochette d’un disque d'un chanteur français, à l'époque, fallait s’attendre à entendre quelque chose d’un peu chtarbé de la tête quand même…), mais sa réputation après des amateurs de sons 60s-70s vient plutôt de son orgue Hammond en folie et de ses percus funk tribal, avec la basse et la guitare qui vont bien, rehaussés par endroits de bruitages, qui donnent leur pleine mesure surtout dans la première face presque entièrement instrumentale appartenant sans conteste au domaine des musiques progressives, ne serait-ce que par sa construction avec de nombreux changements de thèmes. La deuxième face contient aussi son lot de délires psychés, s’ouvrant même carrément sur une apologie des drogues plus ou moins dures comme échappatoires à la laideur du monde moderne (« Cannabis »…), mais comporte également des chansons dans un registre plus conventionnel, avec en particulier l’extrait le plus connu du grand public car le plus musicalement inoffensif du recueil donc exploité en single « La Maison près de la Fontaine », dont le texte néanmoins participe bien à la thématique pessimiste de l’album (sur son portrait à l’arrière de la pochette, le regard du pauvre Nino semble contenir tout le désarroi du monde…). On ne peut pas dire que ça ait très bien vieilli (l’orgue…), la durée d’écoute est un peu courte (dans les 32 minutes…), mais ça tient plutôt bien la route dans le contexte pop français de l’époque, et ça révèle une autre facette du personnage…

 

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