Zoo - Hard Times, Good Times (1972)


Quasiment rien ne vous permettrait de deviner à l'oreille que ce groupe est français (bon, il faut dire qu'il triche un peu en ayant engagé un chanteur anglais). Les historiens de la chanson française se rappellent de Zoo comme du backing-band occasionnel de Léo Ferré (qui voulait à l'origine les Moody Blues...) et de Nicoletta, les collectionneurs de raretés psyché-prog s'intéressent davantage aux disques du groupe lui-même, apparemment jamais réédités (?). Dans ce 3ème et dernier album, certains titres sonnent carrément soul ou funk, à commencer par le slow du début qui (à la voix du chanteur près) semble évadé de chez Joe Cocker, la chanson suivante qui serait bien à sa place sur l'album de Paice Ashton Lord, et le hard-glam proto-disco "Hard Times, Good Times" qui, contredisant sur la pochette les étiquettes du 33 tours selon lesquelles l'album s'intitulerait "It Ain’t as Simple as You Think…", lui donne finalement son titre après avoir rencontré un relatif succès en single (et qui est clairement le morceau le plus bourrin, bête, digne d'Adriano Celentano... de l'ensemble). Et le reste du disque n'apparaît pas non plus réellement comme du rock progressif, mais plutôt comme de la pop - voire même de la variété - un peu sophistiquée grâce à la possibilité de faire intervenir de façon parfois incongrue dans les arrangements ou comme solistes des guitares, des claviers, des violons et des instruments à vent (tous virtuoses), sur une assise rythmique inébranlable. La liste des instruments au dos de la pochette nous promet aussi un VCS3 programmé par le seul et unique Dominique Blanc-Francart en personne, mais il n’apparaît timidement qu'à la fin de deux chansons, pour n'être utilisé de manière réellement significative que sur un court jam à la toute fin de l'album. La comparaison usuelle pour décrire Zoo va taper du côté des Blood Sweat and Tears ou Chicago (à cause des cuivres). Si on veut vraiment une comparaison dans ce créneau-là, la plus juste serait The Flock, rapport aux quelques parties de violon (notamment l'instrumental "Four Strings" de Michel Ripoche, dont la composition a tout de même un semblant de racine folklorique franchouillarde, à la Malicorne)... mais pour le côté pop/prog représenté ici, on pourrait aussi citer des groupes comme Circus ou Fields. Un disque pas essentiel, peu novateur même pour son époque, mais toujours bon à prendre, à condition de pouvoir mettre la main dessus...

 

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