The Fourth Roxy Music Album : Country Life (1974)

 

Le gros handicap de cet album est que certaines chansons, et plus précisément tout ce qui ressemble de près ou de loin à une ballade, sont chiantes (comme Bryan Ferry en solo…). En revanche, lorsqu’il s’agit de tenir un rythme soutenu, voire vertigineux (le solo de violon d’Edwin Jobson dans « Out of the Blue »…), le groupe se révèle ici très performant, tout en fonctionnant d’un seul bloc homogène alors que traditionnellement, les membres étant trop nombreux pour tenir tous ensemble sans se marcher sur les pieds, chacun cherchait à tirer la couverture à lui dans une profusion de soli (c’était même le principe de construction de certains morceaux comme « Re-make/Re-model ») : rien de cela (ou presque…) dans le cas présent, où l’on remarquera en particulier comment les violons et claviers de Jobson sont intégrés à la musique comme des arrangements classiques (même son solo dans « Out of the Blue »…), idem de Mackay et Manzanera (la plupart du temps). Ce qui fait que la musique coule beaucoup plus naturellement, propulsée énergiquement par la batterie de Paul Thompson (moins bûcheron qu’à l’accoutumée), et par les lignes de basse sinueuses de John Gustafson. Et si les tendances expérimentales du groupe persistent encore ici et là (au risque d’y aller avec des gros sabots comme dans le bien nommé « Bitter-Sweet »), le côté glam-rock s’estompe tandis qu’un pas est fait en direction du prog (on se la joue moyenâgeux / baroque dans « Triptych »…) pour donner un album très imparfait, mais néanmoins très bon.

 

A mon grand regret, je ne puis passer sous silence le design de la pochette, censurée en son temps dans moult pays pour cause de poils visibles à travers la transparence des culottes (et l'une des deux filles est supposée être la soeur de Michael Karoli, à mon avis plutôt celle de droite).

 

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