Tuxedomoon – Desire
(1981)
Difficile de cerner cette musique, qui pourrait être
le résultat d’un improbable croisement entre Henry Cow et Joy
Division (ou peut-être une vaine tentative pour retrouver l’esprit
de Roxy
Music du temps d’Eno dans le contexte post-punk) mêlant le saxo
jazz, les cordes classiques et la cold-wave caricaturale à grosse basse,
rythmes électro secs et synthés polyphoniques. La seule caractéristique qui se
dégage clairement au travers du voile de mélancolie qui englobe l’œuvre (et
dont le degré de sincérité est difficile à évaluer…) est qu’on a affaire ici à
des gens qui font de l’expérimentation pour faire de l’expérimentation, avec la
recherche de sonorités volontairement désagréables (comme par exemple la boîte à
rythme dans « Music #1 » réglée pour faire un bruit à mi-chemin
entre un réveil électronique et un fusil-mitrailleur). C’est une démarche
téméraire qui porte peu de fruits ici (car à la base les compositions sont légèrement
trop chiantes) et finit par irriter davantage qu’intriguer, même si les choses
semblent s’arranger après des écoutes suffisamment répétées et si la sonorité
de l’ensemble n’a relativement pas trop mal vieilli (au final c’est un disque
qu’il ne serait guère étonnant de rencontrer au détour d’une discothèque de
bobo branchouille snobinard)…
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