Brasero (« En passant ») (1978)

Le Kiosque d’Orphée – KO/08.1009

 

En découvrant ce disque pour le moins obscur, je pense avoir (involontairement) éclairci le mystère du « Brazero » – pressage privé de 1978 mentionné dans le livre de Dag Erik Asbjørnsen « Scented Gardens Of The Mind », et décrit sans plus de précision comme « une équipe hippie égarée dans le temps, jouant un vif mélange de folk et de blues, incluant des tablas et des kazoos ». Sachant qu’Asbjørnsen n’est pas à une connerie près (d'après lui Pierre de Grenoble est un groupe et Michel Munier s'est suicidé…), il se serait simplement trompé dans l’orthographe du nom et l’utilisation de tablas (il y a d’autres types de percussions, dont un tam-tam, mais pas de tabla). Par contre je ne sais pas comment il en a eu vent et pourquoi il a jugé utile d’en parler (m’est avis qu’il n’a jamais touché le disque en vrai)…

 

L’objet est d’aspect très artisanal puisqu’il se présente dans une pochette toute blanche avec seul le nom du groupe tamponné à l’avant, et accompagné de 4 inserts format A4 tapés à la machine, où l’on apprend l’identité des participants (Philippe Henniquant et Pierre Lecoeur, aidés de quelques dames de leur entourage) et leur origine géographique (aux alentours de Grosrouvre et Rambouillet). On n’est donc pas plus étonné que ça en écoutant le disque que la technique d’enregistrement soit très rudimentaire également (Grime c’est le grand luxe professionnel en comparaison). Ceci dit, l’écoute n’est pas désagréable, le style est relativement varié (globalement chanson folk, à tendance parfois humoristique, « Popelune » étant plus pop avec un orgue, « Souvenez-vous » avec son kazoo est un pastiche de folk trad., et le long final « En passant » qui parle de la musique en général inclut à sa démonstration un petit passage blues, un petit passage rock…) et la composition est simple mais souvent étonnament solide et efficace (même si l’on ne s’épargne pas une certaine niaiserie, principalement dans « Popelune » qui me fait penser aux comptines débiles de Syd Barrett comme « The Gnome » ou « Scarecrow »…). Mais l’amateurisme impose souvent des limites, l’exemple le plus significatif étant « Robinson », peut-être l’un des airs les mieux charpentés de l’album mais où le chant féminin pour le rôle de la fleur Zoé (?!?) est horrible (j’imagine bien le truc du genre : « hé maman, tu viens chanter sur notre disque ?… ») et le jeu de mot qui conclut le texte (« Robinson crut Zoé »…) laisse quand même une impression de « tout ça pour ça »…

 

 

Un disque plus méritant musicalement qu’on aurait pu le craindre, même s’il a un petit côté « feu de camp » (j’ignore si le groupe a fait des concerts à l’époque, ou tenté de poursuivre professionnellement), mais qui a l’air de s’annoncer plutôt introuvable (aucune idée du tirage, d’autant que sur le Kiosque d’Orphée ça peut être 500 exemplaires comme seulement 10…).

 

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