ARCHAÏA (1977)
Classé souvent de manière quelque peu abusive
dans la Zeuhl
(s'il est vrai néanmoins qu'il y a une basse bien grasse, et que la musique rappelle
un peu la première face de "Üdü Wüdü"), ce trio français obscur dans tous les sens du
terme jouit a posteriori auprès des collectionneurs d'une réputation internationale quelque peu exagérée, basée
principalement sur la sonorité "maléfique" de la guitare psyché fuzzz
de Pierrick Le Bras, qui ne m'a pas paru si extraordinaire que ça à l'écoute
(je veux dire, il n'y a pas vraiment de quoi étonner par exemple un auditeur de Manuel Göttsching,
et Martin Barre à l'envers dans "Play in Time" c'était même carrément plus vicelard...) et ne donne réellement sa pleine mesure que sur
les deux dernières plages du disque (je note au passage que le
final "Vol du Phénix" me rappelle justement la tout aussi
intemporelle et hypnotisante, et merveilleusement plus énergique et virtuose
face 4 de "Cantofabule",
alors j'ignore si Archaïa avait connaissance du Phoenix transylvanien
mais j'aurais bien envie de croire que oui). La musique de cet unique album est souvent décrite comme terrifiante, et pourtant tout y fleure
bon l'amateurisme, le manque de moyens et le second degré, que ce soit la composition,
l'interprétation instrumentale (le groupe se passe de batteur et se contente de
percus façon Glen
Sweeney ou Jamie Muir) ou vocale (déjà la scansion du nom "Archaïa"
façon mouettes au bord de mer en ouverture et fermeture du premier morceau de
l'album vaut son pesant de cacahouètes...) avec des paroles incantatoires -en français-
teintées d'ésotérisme de pacotille et de légendes pour touristes, la prise de son louche, ou enfin le
design noir et blanc de la pochette réalisé par le bassiste Michel Munier, qui a eu la main un peu
lourde sur l'aérographe vers le haut si bien que la tête de l'ouroboros
se discerne à peine sur le fond (quant à identifier le bestiau au
premier plan... une grenouille zombie ???... ça expliquerait que les synthés
fassent « croa croa »). Bref, pas totalement raté
(si jamais ils visaient un truc genre "Letzte Tage, Letzte Nächte", ils se sont bien vautrés...), mais quand même loin
du chef d'oeuvre supposé, et même plutôt proche de la grosse blague...
PS : bienvenue dans le monde merveilleux des disques qui valent plus cher que
le caddie de la semaine pour une famille de 4 personnes.
PPS : la réédition CD de 1998 chez Soleil Zeuhl, qui a le bon goût de s'agrémenter
de 3 titres bonus (dont 2 en live avec un batteur), est également rare...
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