Grime (1979)


Si l'on n'échappe pas totalement aux défauts habituels des groupes progressifs symphoniques français de la deuxième moitié des années 70 (à savoir essentiellement un trop grand mimétisme vis à vis des habituels modèles anglo-saxons : King Crimson/Genesis...), réduire Grime à un simple suiveur d'Ange et cie me paraît un peu injuste à l'écoute de leur premier (et, euh, dernier) album. En dépit d'une (tentative de) conceptualisation pas très utile (c'est l'histoire d'un mec qui s'endort et qui rêve dans le métro... d'où l'illustration de la pochette avec une portière de wagon RATP et une plage visible à travers les vitres), on serait mal avisé d'accuser ce groupe d'être pompeux ou prétentieux, car sa musique est le plus souvent très directe, et progressive sans oublier d'être rock - quoique je soupçonne que cette approche simple n'ait été motivée aussi par le désir de camoufler la virtuosité trop limitée des interprètes. Car tout dans ce disque autoproduit respire l'amateurisme, à commencer par l'objet en lui-même (à part peut-être chez les roumains, je ne crois pas avoir déjà vu de pochette d'album aussi fine et fragile).

 


La prise de son assez rustique, et les sonorités des instruments (saxo/flûte et orgue bien vieillots) et des voix (en soliste : ressemblant vaguement à Michel Polnareff, ou en choeur : dans la lignée du folk-rock et du psyché californiens) donnent l'impression que l'enregistrement, daté de juin 79, pourrait remonter pile à une décennie avant ! Ce qui n'est pas un défaut puisque le groupe renoue ainsi avec une sorte de pureté primordiale du genre prog à sa naissance, l'énergie et l'amateurisme sympathique obtenant en fin de compte plus facilement l'approbation de l'auditeur par rapport à d'autres groupes plus professionnels coincés dans leur esthétique figée.
N'allez pas vous imaginer non plus que c'est un chef d'oeuvre, mais si vous êtes disposé à donner une chance à cette oeuvrette, rassurez-vous : vous n'aurez pas forcément à localiser l'un des 1000 exemplaires tirés à l'époque, puisqu'une réédition CD est sortie chez Muséa avec en bonus 6 titres live (que je n'ai pas entendus), sur lesquels joue Michel Munier (ex-Archaïa)...


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