Emerson, Lake & Powell (1986)
"E.L.P.", d'ordinaire ça veut dire "Emerson, Lake & Palmer", mais
ça peut aussi être "Emerson, Lake & Powell" : à croire d'ailleurs
que Cozy Powell, batteur ordinairement catalogué hard plutôt que prog, a été
engagé par Lake et Emerson uniquement en raison de son initiale patronymique,
car à sa prestation remarquablement exempte de la moindre subtilité, on l'imagine
fort bien en train de regarder la pendule tout en rêvant à son chèque entre
deux cognements de fûts (c'est d'ailleurs lui qui rompra l'association après
cet unique album). Il y a fort à parier que c'est le succès commercial d'Asia ou du Yes version Trevor Rabin
qui incita Lake à (essayer de) reformer le trio aux initiales magiques, avec cependant
une production hard-FM plus au goût des auditeurs des années 80 (avec les
synthés merdiques qui allaient avec). Les compositions sont donc assez courtes et
simples pour la plupart (la plus longue, "The Score" en ouverture du
disque, ne dure que [tout de même...] 9 minutes, et ferait penser à un
générique de film d'action militariste américain des années 80...) et Emerson
ne s'y permet pas autant de virtuosité qu'à l'apogée d'ELP, tandis que Lake hurle
comme un goret (il en a désormais le physique...), rappelant à nouveau ici
qu'il fut l'un des rares chanteurs de la scène prog à écrire et/ou interpréter des paroles cochonnes/idiotes
du niveau de celles de Robert
Plant ou David Coverdale. Le meilleur (enfin, le moins pire) moment
du disque est sa fin, d'abord parce que le disque se termine, ensuite car c'est
un retour au vrai prog avec la reprise du "Mars, Bringer of War" de
Holst que Lake a dû
se souvenir avoir interprété longtemps auparavant avec un bon groupe...
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