Gong - Shapeshifter (1992)
Alors qu'on aurait pu croire la planète Gong définitivement désintégrée en une myriade
d'astéroïdes, Daevid Allen ravive le groupe sous son nom d'origine en 1992.
L'album résultant témoigne d'une des reformations les plus justifiables artistiquement
de la scène rock (même s'il n'a récupéré comme anciens du groupe que Didier Malherbe et Pip Pyle)
dans la mesure où la musique est très bonne, avec un bon dosage entre les
éléments recyclés perpétuant la personnalité antérieure de la formation - ou
devrait-on dire "des personnalités" car on trouve de la fusion
(l'extrait de concert "Can You : You Can" qui permet en particulier
au violoniste Graham Clark de briller) et du psyché alternativement cosmique ou énergique
(on a même droit à des samples d'émissions de Radio Gnome...)
- et les nouvelles techniques additionnées pour moderniser le son (Allen tente
le phrasé rap sur au moins une chanson, et il y a même carrément de la techno
avec "Dog-O-Matic"). La volonté d'élargir le domaine musical de Gong se
traduit également par un aspect world très marqué, avec la présence d'un joueur
de tabla (Shyamal Maïtra) et un intérêt pour la musique africaine (il y
a aussi une tentative moins convaincante de musique des iles, prétexte
à une condamnation des essais nucléaires récitée par Charlélie Couture en guest
star...). L'humour
traditionnel du groupe revient sous des formes moins intempestives
qu'autrefois, et il n'y a pas de bonnefemme pour nous emmerder avec un "space whisper"
à la con. Rare exemple du genre, "Shapeshifter" prouve finalement qu'un groupe des
70s pouvait être aussi bon, si ce n'est même meilleur, en revenant deux décennies
plus tard.
Attention il existe deux versions de l'album (l'original Celluloid que j'ai, et la réédition américaine Lightyear Ent. avec pas la même pochette et une longue impro live en compensation de deux autres morceaux retirés, dont celui avec Charlélie)...
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