GONG –
CONTINENTAL CIRCUS (Bande originale) (1971)
L’un
des plus anciens témoignages discographiques de Gong se présente comme la bande
originale d’un film que je n’ai pas vu mais qui, d’après ce que montrent les
photos de la pochette, traite de champions de moto qui roulent très vite et qui
se cassent la gueule. Ce à quoi correspond parfaitement la musique fournie par
Daevid Allen et son groupe (NB : à en croire les crédits, c’est Gilli
Smyth qui a tout composé…), où leurs techniques psyché et space
habituelles sont utilisées au sein d’une trame rock obsessionnelle pour
transmettre un sentiment de vertige et de danger inéluctable : le gros
avantage de ce disque par rapport à certains autres suivants du groupe est donc
l’absence de ce côté « foutage de gueule » qui souvent en
alourdit (ou plutôt au contraire en allège) considérablement le propos. Steve
Hillage et Tim Blake ne faisant pas encore partie du groupe, c’est la guitare
de Daevid Allen qui fournit aussi bien les riffs et les soli que les bruitages
spatiaux, tandis que Didier Malherbe n’intervient que sporadiquement comme
deuxième soliste aux saxos (sur la deuxième face surtout). Mais c’est avant tout
Pip
Pyle qui impose le rythme de l’œuvre avec des martèlements de
batterie mécaniques et/ou tribaux, ce en quoi la musique se rapproche de celle
de Can – ceci étant, l’ambiance fait surtout penser à Pink Floyd
juste après l’éviction de Syd Barrett (la partie centrale du morceau « A
Saucerful of Secrets »…) : mais là où la démarche
pseudo-cérébrale engagée ensuite par Roger Waters entraînera des résultats
catastrophiques, Gong reprend le flambeau et dépasse même largement
le niveau floydien grâce à une technique d’exécution infiniment plus
performante…
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