HELDON.6.Interface (1977)
Officiant désormais pleinement sous la forme canonique du trio infernal Richard Pinhas – François Auger – Patrick Gauthier (avec un apport épisodique de Didier Bâtard à la basse), Heldon se rapproche ici musicalement d’un rock progressif plus traditionnel que sur « Un rêve sans… », ce qui facilite l’écoute mais en retire une part d’originalité et de modernité. Ceci étant, les compositions, signées pour la plupart Pinhas, demeurent organisées autours de l’idée de répétitivité cyclique contrebalancée par divers éléments de déstructuration, ce qui correspond davantage à une tradition allemande que britannique (d’ailleurs, si l’on écarte la guitare frippienne bien remise en avant par Pinhas, le seul morceau de l’album à présenter une ressemblance avec du King Crimson serait une composition de – bizarrement – François Auger, à savoir le « Bal-à-Fou », sorte de « Providence » aux arômes du terroir synthétiques [?!?]…). Et si certains titres (la série des « soucoupes volantes vertes » sur la première face…) et la petite surprise à la fin du morceau « Interface » (qui recouvre toute la deuxième face du LP d’origine) laissent entrevoir une pointe d’humour de la part du groupe, la tonalité reste globalement sombre, martiale, froide et agressive…
En revanche la photo de la pochette (portrait d’extraterrestre à la peau écailleuse verte qu’on voit bien que c’est du maquillage, avec un casque de moto bricolé) fait plutôt bas de gamme...
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