La viande de porc, c'est bon quand c'est mort

Ramon Pipin’s ODEURS – 1980 : No Sex ! (1979)

Cet album français « rudement épatant » (ce n’est pas moi qui le dit, c’est la pochette… remarque, je le dis aussi, pour la peine) se rapproche par certains aspects des œuvres de la veine la plus parodique de Zappa (le contemporain « Sheik Yerbouti » par exemple). Du punk à la country en passant par Kraftwerk et la musique yiddish, tout et n’importe quoi passe à la moulinette de Ramon Pipin et cie, avec des textes humoristiques s’intéressant de manière générale à tout ce qui se situe en-dessous de la ceinture et/ou est susceptible de générer le dégoût (la chanson la plus délicate de l’album traite de nécrophilie)... Le plus étonnant dans l’histoire est que l’on retrouve impliqués dans le projet, outre évidemment les anciens de Au Bonheur des Dames, des personnalités aussi diverses que le comédien Roland Giraud, Richard Pinhas (de Heldon), Jacky (du Club Dorothée), Manu Katché, et plusieurs membres de Magma dont en premier lieu Klaus Blasquiz, désormais chanteur principal (et dessinateur du logo) d’Odeurs. C’est sûr qu’entendre Stella Vander et Liza Deluxe chanter « Je ne suis qu’une bourgeoise coincée » et « La viande de porc » (« c'est bon quand c'est mort, car quand c'est vivant ça fait du boucan ») au lieu de « Da Zeuhl Wortz Mekanik », ça vaut son pesant de cacahouètes. Aux dernières nouvelles, les auteurs de ce disque s’interrogeaient encore sur la marche à suivre pour réussir à rééditer cette chose (et le reste du catalogue de Odeurs) en CD sans devoir hypothéquer leurs biens.

Mise à jour : apparemment un coffret CD reprenant toute l’œuvre en studio du groupe est sorti il y a quelques temps…

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