Pierre Moerlen’s GONG – Downwind (1979)

 

Comme le groupe s’appelle bien « Pierre Moerlen’s Gong » et pas simplement « Gong », on ne peut pas vraiment accuser Pierre Moerlen (originellement simple batteur engagé au moment de la trilogie « Radio Gnome Invisible ») de tromperie sur la marchandise. Les fans de l’ancien Gong ne retrouveront ici que très peu de la folie douce qui caractérisait le groupe de Daevid Allen : des deux seuls titres chantés (d’ailleurs très mauvais) de l’album (en dehors d’une reprise honorable bien que dispensable de « Jin-Go-Lo-Ba »), le premier s’achève par un rire débile, et l’autre contient des répliques très nasales – difficile de dire si cela se qualifie vraiment comme référence aux délires gonguesques antérieurs. La musique, pour le reste entièrement instrumentale, semble au premier abord se rapprocher d’un style fusion générique alors à la mode parmi les musiciens des sérails jazz et prog (ce qui ne fait que confirmer la direction prise par Gong à partir de « Shamal »)... Pourtant cet album présente une touche d’originalité du fait de la place primordiale donnée aux percussions, et en particulier au vibraphone manipulé par Pierre Moerlen lui-même ou par son frère Benoît, à tel point que certains passages (notamment ce que j’estime être le meilleur morceau, « Crosscurrents ») ressemblent un peu à du gamelan (préfigurant des motifs comparables dans un contexte new-wave chez Gabriel et King Crimson…) – le problème venant ensuite de la durée et de la répétitivité excessives des compositions. Le morceau qui donne son titre à l’album n’y échappe pas, étant le plus long (12 minutes et demie – avec de multiples solos – c’est clairement trop) ; à noter que le morceau en question résulte d’une session isolée co-produite par Mike Oldfield (qui y joue aussi la guitare, et a fait venir son frère Terry pour la flûte), où apparaissent également Didier Malherbe au saxo et Steve Winwood aux synthés. D’autres titres reçoivent la visite de Mick Taylor (l’ancien guitariste des Stones), ou de Didier Lockwood (son violon est mis à contribution de manière déterminante sur les deux dernières plages du disque)…

 

 

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