The SOFT MACHINE (1968)
N’écoutez
pas ce disque.
Si
vous passez outre ce conseil avisé, vous risquez de vous retrouver à fredonner au
moins les quinze jours qui suivront « hope for happiness – hope for
happiness – hope for happiness – happiness – happiness – haaaaaa » en
permanence.
C’est
le risque à courir avec la pop affreusement datée mais encore terriblement virulente
que renferme ce disque – et qui n’en constitue d’ailleurs en fait que la partie
visible de l’iceberg. Car comparé aux œuvres psychédéliques britanniques immédiatement
antérieures ou contemporaines, à commencer par l’inévitable « Piper
at the Gates of Dawn », ce premier album de Soft Machine (officiant
ici sous la forme du trio Kevin Ayers mal orthographié « Ayres » – Robert
Wyatt – Mike Ratledge) visait à une démarche beaucoup plus
expérimentale (j’ai envie de dire progressive), ce qui se traduit
principalement par le jeu de batterie jazz de Wyatt et les soli d’orgue
monstrueux et dissonants de Ratledge (j’ai envie d’y voir un modèle pour le King
Crimson initial), ainsi que par un intérêt particulier pour l’utilisation
de la répétition en composition (« We did it again »…). Cette
approche était à l’époque suffisamment singulière pour donner naissance à un nouveau
courant musical baptisé Canterbury d’après la ville où le groupe s’était
formé (bien que le théâtre de ses expérimentations avant l’enregistrement de ce
disque semble s’être situé géographiquement davantage entre les Baléares et le
sud de le France où le guitariste Daevid Allen restera coincé et fondera Gong)… Album historique, donc. Mais comme beaucoup de choses
historiques, il est demeuré figé dans l’époque révolue dont il témoigne…
Avec
en prime une jolie (?) pochette avec une roue mobile pour jouer (si l’on ne
craint pas de détériorer une antiquité) à encadrer la tronche des musiciens
dans les engrenages (bien évidemment pas reproduite dans l’édition originale
française)...
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cas où le contrevenant s’avèrerait être un pervers fan de Genesis) par un
châtiment d’une cruauté sans équivalents connus dans ce monde (ni dans
l’autre).
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