Tangerine Dream – Zeit (1972)
Tangerine Dream est le groupe qui, avec Pink Floyd, a le plus oeuvré pour propager de par le monde la peste du rock dit planant (récoltant les chiffres de ventes immérités qui vont avec). Ici au format double LP, 1 morceau par face tant qu'à faire... avec nappes de synthétiseurs super-cryogéniques, guitare en glissando (qui finit par ressembler à un synthétiseur...), violoncelles à l’agonie… et compositions interminables cycliques non évolutives (ou même pas cycliques, ça devient du n'importe quoi)... Contribution anecdotique de "Popol Vuh" Florian Fricke sur la 1ère face : il joue du moog et ça s'entend à peine (ou plus exactement, ce qu'il produit comme sons se résume à quelque chose d'équivalent à son propre "Vergegenwärtigung")... Cependant tout n'est pas négatif car la musique, si on lui laisse la chance de remplir effectivement l'espace avec son propre vide, exerce une (légère) fascination : il y a ici en fait les qualités que Brian Eno a ensuite recherché (le plus souvent en vain) dans son propre concept ambient. C'est une musique qui n'est pas agréable, ni vraiment belle, mais qui porte une signification profonde : si Pink Floyd est chiant comme la mort, Tangerine Dream est la mort.
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