The Smiths – Hatful of Hollow (1984)
Un
peu comparables par certains aspects à R.E.M., mais
apparus de l’autre côté de l’Atlantique, avec un succès initialement plus
important et une carrière de très courte durée, les Smiths font partie de ces
groupes que l’on adore ou que l’on déteste, le choix étant influencé en premier
lieu par le timbre vocal très personnel et l’interprétation affectée du
parolier/chanteur Morrissey (*). Leur mérite réside dans une démarche
réussissant à conserver toute sa valeur artistique bien que reposant
apparemment sur des procédés d’une simplicité désarmante. Johnny Marr est
un compositeur rock de premier ordre pour ce qui est de trouver des airs
accrocheurs, et un guitariste efficace pour leur donner la manière de sonner
juste – c’est à dire, sauf quand il utilise la guitare acoustique ou la
mandoline, métallique, mais pas au sens de « heavy
metal » : ce n’est ni un technicien démonstratif (et d’ailleurs il ne
fait pratiquement jamais de solos…) ni un gros bourrineur. Les chansons
des Smiths tournent comme des mécaniques bien huilées selon une discipline très
stricte (**) (la section rythmique est également remarquable dans sa régularité
et sa netteté). Au sein de leur discographie, ce « Hatful of Hollow »
a la particularité d’être compilé à partir de singles et de sessions
radiophoniques : ceci pourrait a priori donner un album disparate, mais
l’ensemble offre une écoute homogène (les ballades situées vers la fin ont tout
de même tendance à diluer un peu l’impact global) et témoigne parfaitement des
qualités du groupe.
(*) à cet endroit de la chronique, j’ai été tenté d’émettre un parallèle assez foireux avec Gabriel chez Genesis. Mais je ne voudrais surtout pas que les fans de Genesis se sentent persécutés…
(**) à cet endroit de la chronique, j’ai été tenté d’émettre un parallèle foireux aussi avec King Crimson sur « Discipline »…
mais bon, je ne voudrais pas qu’on
croit que j’essaie de faire passer les Smiths pour un groupe de rock
progressif. D’ailleurs, à cette époque-là, les vrais progueux écoutaient Marillion.
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