Todd Rundgren – A Wizard, A True Star (1973)

 

A l’image de sa pochette d’une laideur surréaliste, cet album se compose d’un assemblage hétéroclite qui, faute d’être réellement génial en terme de composition, consacre un triomphe de production. La première face est occupée en entier par une suite dont les sections disparates sont enregistrées avec un professionnalisme évident (entre les différentes espèces de synthétiseurs, les effets, les bruitages… et une interprétation adéquate : brutale quand il faut, sensible quand il faut – quoique Todd soit parfois moins convaincant dans le deuxième cas), constituant un puzzle qui rappelle tout à la fois « Ziggy Stardust » et « Close to the Edge » en plus rigolo (oui, je sais, « Close to the Edge » c’est déjà pas mal rigolo à la base), avec un soupçon de « Dark Side of the Moon ». Peut-être que l’objectif de Todd Rundgren était de matérialiser dans ce morceau le cauchemar progressif ultime – à ce titre le résultat est plus intéressant que ses délires ultérieurs au sein d’Utopia, mais n’atteint tout de même pas le niveau des réelles réussites du genre (je pense par exemple à « A Plague of Lighthouse Keepers »…). La deuxième face témoigne du même soin dans la prise de son tout en s’avérant finalement assez radicalement différente puisque, à une ou deux exceptions près, elle se compose de pastiches soul relativement respectueux (bien que quand il prend sa voix de fausset, Rundgren semble inventer la fièvre du samedi soir avec 3 ou 4 ans d’avance…), y compris un medley de reprises (dont « I’m so Proud » de Curtis Mayfield, dont on ne m’empêchera pas de préférer la version directement concurrente de BBA). Ça n’est pas un mauvais album, mais ça n’est probablement pas non plus le chef d’œuvre que l’on veut parfois y voir…

 

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