Tony Williams Lifetime – Turn it over (1970)


Les meilleurs morceaux du disque arrachent suffisamment la patate pour lui éviter de tomber définitivement dans la catégorie "intérêt uniquement historique". Parce que, bon, quand même. Que l'on m'explique pourquoi Tony Williams, ayant engagé Jack Bruce pour renforcer son groupe à la basse, s'entête à chanter lui-même les parties vocales de son album. Que l'on m'explique déjà pourquoi les chansons en question figurent dans cet album de toute façon, puisqu'avec leur ambiance éthérée souffreteuse elles s'insèrent comme autant d'interminables interludes pénibles dans ce qui serait autrement un album de pure rage d'une rare intensité, précurseur le plus fondamentalement convaincant de la bonne fusion jazz-rock (c'est de toute évidence en jouant dans ce groupe, pas chez Miles Davis, que John McLaughlin - ainsi que Larry Young - a appris des trucs utiles pour pondre ensuite sa "Devotion"). Au lieu de réaliser un vrai chef d'oeuvre, le Lifetime à Tony Williams navigue entre deux eaux, se comportant soit comme un groupe de jazz qui fait du rock, soit comme un groupe de rock qui fait du jazz, mais jamais comme l'hybride définitif - que sera le Mahavishnu Orchestra. La version CD ajoute au disque d'origine le single "One Word" signé McLaughlin, et chanté une fois n'est pas coutume par Jack Bruce (mais dans un registre où il ne semble pas très à l'aise...) et que le Mahavishnu Orchestra recyclera, en intervertissant bizarrement les titres, en instrumental dans "Birds of Fire" (ce qui pour le coup n'a qu'un "intérêt uniquement historique"...).

 

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