Van Der Graaf
Generator – Present (2005)
Il y a des miracles que l’on n’espérait plus, et s’il
en reste certainement à accomplir (à quand le retour de Gentle Giant ?…),
2005 nous aura au moins apporté la reformation de VDGG dans sa configuration la
plus légitime, le quatuor de « Pawn Hearts »,
avec un nouvel album de matériel original et une tournée. Et de fait, tout ou
presque est comme si rien ne s’était passé depuis « World Record »,
comme si même l’épisode « Van der Graaf » n’avait jamais eu
lieu (d’ailleurs la pochette de ce nouveau « Present » reprend la
fameuse calligraphie escherienne déjà utilisée pour la trilogie « Godbluff »
- « Still Life » - « World Record »,
pour renforcer l’impression de continuité avec cette période). Certes Peter
Hammill a un peu perdu de sa superbe (quoique, à peine, il n’y a que sur le
premier titre « Every Bloody Emperor » qu’il est un peu à la ramasse…
et pour un chanteur de sa génération, il a tout de même une des voix les mieux
conservées du circuit… pas comme certains que je ne citerai pas… Robert Plant…
oups, ça m’a échappé), et une partie du matériel utilisé (les claviers…) est
plus moderne (avec même parfois quelques sonorités un peu « suspectes »…
mais à peine…), mais tout au long de ce double album les quatre musiciens
démontrent qu’ils sont restés des interprètes de premier ordre. Le premier CD
comporte 6 titres composés (dont 5 chantés), assez courts et assez directs, mais
qui renouent bien avec l’atmosphère psychédélique psychopathe qui
a établi la notoriété du groupe en son temps. Le second, paradoxalement peut-être
le plus intéressant, contient 10 instrumentaux improvisés qui enfoncent le clou
définitivement. Le livret décrit tout ça comme « une semaine enfermé dans
une pièce avec VDGG », puisqu’apparemment ça a été enregistré directement
en une semaine de février 2004 lorsque les quatre membres du groupe se sont
retrouvés, sans savoir a priori s’ils allaient être capables d’en sortir
quelque chose (et d’ailleurs l’ambiance rappelle par moments celle de l’album bâtard
de travaux en cours « Time Vaults »). Même si l’on peut
regretter que P.H. paraisse un peu en retrait à cause de la faible proportion
de morceaux chantés, les fans du groupe ne peuvent pas passer à côté de cette
résurrection miraculeuse.
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