Pink Floyd - Wish you were here

Pink Floyd – Wish you were here (1975)

Plutôt que de chercher à décrire par des mots vains cette œuvre essentielle de l’histoire de la musique pop, donnons la parole aux principaux intéressés eux-mêmes, surpris en pleine session de studio dans ce document d’époque :

Brian Humphries (ingénieur du son) – Bon les mecs, on va faire une pause, faut que j’aille chier...

Rick – Hé, Nick, t’as vu le gros bonhomme à moitié chauve qui nous regarde là-bas ? Tu sais qui c’est ?...

Nick – Quel gros bonhomme chauve ?…

Rick – Là, regarde, derrière la vitre…

Nick – Ah ouais… Non, c’est qui ?

Rick – C’est Syd !

Roger – Oh non ! pas lui...

Nick – Qui c’est Syd ?…

Rick – Mais si, tu sais bien, Syd, celui qui écrivait presque toutes nos chansons dans le temps… avant qu’on engage David à sa place…

Nick – Ah ouais, Syd ! Hé, faut le faire entrer !

Roger – Non !

David – Trop tard…

Syd – Salut les mecs…

Nick – Salut Syd, je t’avais pas reconnu… Alors, qu’est-ce que tu fais maintenant ?…

Syd – Euh… rien. Et vous ?…

Rick – On est en train de faire un nouvel album.

Nick – Ouais, on va encore en vendre plein et je vais pouvoir me racheter des bagnoles.

Syd – Ouah, ça a l’air cool. Ça va ressembler à quoi ?

Rick – Y a un morceau en 9 parties, mais bon en fait c’est toujours le même morceau qui dure tout l’album, avec une intro super planante que je fais durer le plus longtemps possible avec mes synthés…

David – Ouais, et pis après j’arrive, mais tout doucement au début, juste pour faire durer encore ! Et pis après le morceau commence vraiment avec un riff vachement dur d’au moins 4 notes, en jouant rien qu’en arpèges, en plus ! Et là, ce qui est génial, c’est qu’on chante pas tout de suite, mais on continue à faire durer !…

Nick – Y a aussi trois autres morceaux plus courts mis en plein milieu du gros morceau, pour que les gens ils puissent faire la différence entre les deux faces du disque.

David – C’est ce qu’on a fait de mieux jusqu’à présent !… Enfin… Depuis que je suis dans le groupe !… Enfin… C’est mon avis. Y a plein d’émotion et tout et tout !

Roger – Ouais, le genre d’émotion qui s’adresse directement au porte-monnaie de la ménagère de moins de 50 ans ! Hahaha ! Pardon.

Rick – On s’est beaucoup inspirés de Supertramp pour cet album (*). D’ailleurs on a même décidé de mettre un saxo à un endroit où on avait besoin d’un truc pour faire durer.

Roger – Tu parles, c’est plutôt eux qui m’on tout pompé ! J’avais fait « Dark Side of the Moon » avant eux, quand même !

David – Ouais. Et pis Supertramp, eux, ils savent pas faire durer…

Nick – L’album, ça va s’appeller « on voudrait que tu sois là »… C’est une idée de Roger…

Roger – Comme toujours !

Rick – D’ailleurs il l’a écrit justement en pensant à toi, Syd. Pas vrai Roger ?…

Roger – Ouais, c’est un concept où j’ai écrit tous les textes pour me foutre de ta gu… euh… non, rien.

Syd – Vous avez fait un truc pour moi ? Ça me touche beaucoup, les mecs.

Roger – Y a vraiment pas de quoi.

Syd – « On voudrait que tu sois là »… et ben, vous voyez, je suis là maintenant !

Roger – On s’y attendait vraiment pas…

Syd – Tiens, pour la peine, je vais vous aider.

Nick – Ouais !

Rick – Ouais !

David – Ouais !

Roger – Non !

Syd – Si, je vais jouer de la guitare… Je me branche où ?…

David – Là… Aïe ! Pourquoi tu me donnes des coups de coude, Roger ?…

Roger – On a déjà enregistré toutes les parties de guitares.

David – Ah bon ?…

Roger – Oui.

Syd – Bon, mais je peux peut-être chanter alors ?…

Roger – Non, on a pas besoin de chanteur, y a Roy Harper qu’est déjà passé, on l’a laissé foutre en l’air une chanson, ça suffit comme ça. Bon, t’es gentil, tu nous laisses travailler maintenant.

Syd – Mais…

Roger – CASSE-TOI !!!

(*) nos sympathiques Floyds ne s’en doutent évidemment pas encore, mais ils sont également les précurseurs de dIRE sTRAITS !!!

Rick – Roger, t’es pas cool.

Roger – Toi, ta gueule ou je te vire.

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