Pink Floyd – A Saucerful of Secrets (1968)
Au cours des sessions d’enregistrement de ce deuxième
album de Pink Floyd, Syd Barrett, dont l’état devenait préoccupant, fut assisté
puis définitivement remplacé par David Gilmour. En conséquence seule une
chanson est signée Barrett, le final « Jugband Blues », qui n’est
certainement pas ce qu’il a fait de mieux mais parvient tout de même (de
justesse) à constituer le meilleur moment de l’album. La pièce de résistance
qui donne son titre à l’album est une composition du groupe post-Barrett comme
l’indique le crédit Waters-Wright-Mason-Gilmore (sic). C’est un long
morceau psychédélique faisant pâle figure face à son prédécesseur « Interstellar
Overdrive » (qui avait une structure plus simple mais un riff
qui tue) et annonçant, en tout de même infiniment meilleur, les horreurs d’une
face complète dans lesquelles le groupe ira s’embourber sur les albums
suivants.
Sa structure comporte 3 parties distinctes : une longue intro où les
bruits psychédéliques créent une tension croissante, ensuite un deuxième
segment poursuivant sur le même principe mais en étant soutenu par un motif de
batterie quasi-tribal (et tendant à stagner au bout d’un moment au lieu de
continuer à s’amplifier), et (patatras) la section finale qui au lieu
d’exploiter la tension créée précédemment embraye artificiellement sur un thème
« planant » (traduction : chiant) joué à l’orgue et repris par
un chœur. À l’arrivée donc une occasion un peu ratée (pour une utilisation
efficace de montées en tension, cf. la deuxième face de « Red »)…
Le reste de l’album semble destiné à arbitrer entre les deux leaders potentiels
restant en lice après l’élimination de Syd : Rick Wright avec ses deux
nullités mièvres inintéressantes (dont l’une atterrira de manière totalement
illogique sur la compile « Relics ») est mis K.O. sans
difficulté par Roger Waters. Cependant les trois morceaux fournis par ce
dernier sont de qualité variable : « Corporal Clegg » est
presque digne de Syd et montre que Roger aurait pu être un rigolo s’il avait
voulu, au lieu de devenir un gros mégalo chiant comme le font déjà sentir
« Set the Controls for the Heart of the Sun », space-rock qui réussit
à emmerder l’auditeur malgré un bon air et une durée relativement raisonnable,
et « Let There Be More Light » qui ouvre l’album avec une bonne intro
mais dégringole ensuite dans la chanson floydienne (ou plutôt watersienne)
typique pénible (un peu rattrapée sur son final par une belle envolée psyché)…
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