Yes – Drama (1980)


J'imagine que vous imaginez que je ne vais pas louper le mouton noir de la discographie de Yes, celui-là même de leurs albums où Squire et cie n'ont trouvé personne de mieux à engager pour pallier à l'absence des déserteurs Anderson et Wakeman, que les immondes Buggles (espérant qu'on ne remarque rien, ils ont fait peindre la pochette par Roger Dean).

 

Je vous avouerai qu'effectivement l'écoute de cet album a constitué pour moi une désagréable surprise. Parce qu'il est bon.

 

Squire et Howe devant assurer seuls le contrôle des opérations (non, Alan White il compte pas…), chacun met les bouchées doubles sur son instrument, et Yes prend donc ici une tournure lourdingue, obscure, puissante, agressive... enfin bref rock, voire hard-rock (mais toujours prog avec des structures longues et compliquées à souhait). En même temps, l'enregistrement est à la pointe de la technique de l'époque, évitant au vieux dino prog de paraître trop ringard dans le paysage new-wave (bon, il est ringard quand même, hein, mais il l'a toujours été, et c'est aussi un peu pour ça qu'on l'aime, un peu comme Black Sabbath...). Trevor Horn, sans avoir peut-être autant de puissance, a un timbre vocal très proche de celui de Jon Anderson et, bien soutenu par Squire qui trouve là une nouvelle opportunité de mettre aussi sa voix en valeur, arrive à convaincre au chant. Même les claviers de Geoff Downes s'intègrent bien, car il ne commet pas l'erreur de vouloir imiter à tout prix ses prédécesseurs : il en fait juste ni trop, ni trop peu (ce qui bénéficie encore à la basse et à la guitare). Evidemment tout n'est pas parfait, un zeste de buggleserie intempestive s'insinue dans certains passages ("Into the Lens"...). Mais globalement c'est une bonne surprise. Enfin une mauvaise. Enfin je me comprends. Aussi je le répète, cet album est bon. C'est ce que les fans de Yes n'avaient pour beaucoup pas compris à l'époque de sa sortie, entraînant une dissolution provisoire du groupe. Le plus dramatique dans l'histoire est que les différents protagonistes obtiendront par la suite un succès relativement plus important en produisant de mauvaises copies hard-FM de cet album, à savoir respectivement "90125" et "Asia"...

 

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