Grateful Dead – LIVE DEAD (1969)

 

La scène est le lieu privilégié d’expression des Grateful Dead, comme l’atteste ce double album live (le premier d’une longue série). Comme la plupart des groupes californiens comparés à l’école anglaise (représentée principalement par le Pink Floyd des débuts), Jerry Garcia et sa bande sont psychédéliques surtout dans la mesure où ils sont défoncés en permanence : leur répertoire emprunte au rock, au blues et au R’n’B (beaucoup aussi au folk à partir de « Workingman’s Dead »…) et donne une part prépondérante à l’improvisation (un état d’esprit qu’on retrouvera chez des groupes aussi variés que l’Allman Brothers Band et King Crimson…) avec quelques détours par l’expérimentation pure et dure (ce qui n’est guère étonnant lorsqu’on sait que le bassiste Phil Lesh et le clavier Tom Constanten ont reçu une formation musicale d’avant-garde contemporaine – le résultat le plus évident ici étant un instrumental bruitiste qui s’intitule « Feedback » et qui ferait passer les « Starship » et autres « L.A. Blues » – qui eux-mêmes remplacent avantageusement la discographie complète de Sonic Youth – pour d’aimables plaisanteries…). La démarche n’est pas sans risque (les morceaux tendent à durer trop longtemps et n’évitent pas quelques moments de flottement, en particulier la pourtant magnifique « Dark Star », ce qui déroutera les néophytes ou les auditeurs peu persévérants) mais la récompense est à la clé, au travers surtout de la beauté cristalline du jeu de guitare de Jerry Garcia. Il y a chez lui une perfection sonore qui semble traduire un aboutissement spirituel, chacune de ses notes étant déposée comme une offrande (une telle ferveur, canalisée et exprimée au sein d’un formalisme réellement mystique, se perpétuera avec des résultats diversifiés musicalement chez certaines formations dont en premier lieu le Mahavishnu Orchestra et Popol Vuh)…

 

 

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