King Crimson – The Power to Believe (2003)

 

A l’heure où j’écris ces lignes (01/03/2003), cet album vient de sortir en Europe et n’est pas encore disponible en Amérique. Pour les fans qui ont suivi les recherches créatives du groupe ces dernières années, notamment au travers des EPs « Level 5 » et « Happy with What You Have to Be Happy with », le contenu de ce nouvel opus studio de King Crimson fait un peu figure de pétard mouillé car il n’y a presque aucune réelle surprise. Cependant chaque morceau déjà connu (parfois sous un autre titre) a évolué d’une manière positive (je pense en particulier à « Virtuous Circle » qui faisait l’effet d’une parodie de « The Sheltering Sky » sur « Level 5 », et qui se mue en un fabuleux « The Power to Believe II » avec un jeu de percussions qui n’est pas sans rappeler l’époque bénie de Jamie Muir).

 

Sauf le temps d’un belle ballade (« Eyes Wide Open ») et lorsqu’il ne s’agit pas de Belew qui s’amuse tout seul avec un vocoder a cappella (et ça n’amuse probablement que lui d’ailleurs), la musique continue dans le genre heavy violent qui caractérisait les œuvres récentes du groupe (comme principalement « THRAK »). Par rapport à l’album précédent « The ConstruKction of Light », « The Power to Believe » marque une nette amélioration dans la technique d’exécution et la fraîcheur des compositions, même si l’inspiration gravite toujours essentiellement autour des mêmes deux pôles : nostalgie de « Red » et nostalgie de « Discipline ». Tous ceux qui avaient critiqué Pat Mastelotto pour son jeu inefficace et à contre-temps auront le bec cloué par ses contributions à cet album. Pat est omniprésent, le seul reproche qu’on puisse encore lui faire est que nombre de ses effets sont des bidouillages qui semblent évadés d’un disque de hip-hop ou d’electro. Trey Gunn inaugure de nouveaux jouets en provenance de chez Warr Guitars, si l’on a la patience de détecter les parties de basses dans le mix on sera surpris du son vicieux qu’il produit par moments. La grande satisfaction de cet album est le retour en force de Fripp à un rôle de guitariste « traditionnel » plus proéminent : toujours quelques soundscapes qui traînent par-ci par-là, mais ils ne sont jamais de trop là où ils sont ; et surtout quelques solos bien expédiés (dans « Facts of Life » ou « The Power to Believe III »…). Adrian a également l’opportunité de briller en tant que chanteur et guitariste (« Happy with… »).

 

Pour bien profiter de cet album il est préférable de l’écouter à fond aux écouteurs. C’est du très bon Crimso, méchant et ironique comme on l’aime. Certainement le meilleur album depuis « THRAK ».

 

 

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