Portsmouth Sinfonia – Plays the Popular Classics (1974)

 

Le principe du Portsmouth Sinfonia est celui d'un orchestre classique dans lequel les musiciens doivent utiliser des instruments qu'ils ne maîtrisent pas (on y trouve par exemple un certain Steve Beresford à la trompette), l'idée du fondateur Gavin Bryars étant de générer spontanément des variations aléatoires des morceaux interprétés. Le travail que Bryars réalisera ensuite avec Eno (présent dans le Portsmouth Sinfonia comme clarinettiste et producteur de l'album – à noter en passant que la prise de son est d'autant plus étonnament infecte) sur le "canon" de Pachelbel pour la deuxième face de "Discreet Music" sera dans une certaine mesure comparable en terme d'intention. Comme les morceaux joués sont pour la plupart ultra-célèbres, n'importe quel auditeur comprendra immédiatement qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans l'interprétation, ce qui confère à l'enregistrement une dimension parodique involontaire que les maisons de disques qui se sont trouvées associées à l'entreprise ont généralement cherché à exploiter en qualifiant publicitairement la formation de : "pire orchestre du monde". Il semble y avoir un consensus, auquel je me ralie volontiers, parmi les inconscients qui ont écouté l'album en entier que le "Ainsi parlait Zarathoustra" de Richard Strauss (vous savez, la musique de "2001...", l'équivalent pour le cinéma de ce qu'est Pink Floyd pour le rock...) est particulièrement poilant. N'empêche aussi que certains passages finissent par être vraiment emmerdants, et que le concept est tellement vicié dès le départ qu'il devient (comme dans des cas du style Michael Quatro…) illusoire de vouloir porter le moindre jugement dessus (la note est là pour dire que c'est un disque qu'on n'écoute quand même pas tous les jours).

Sur le design de pochette le plus répandu, on voit la bande de bras cassés en photo, mais le marché français avait eu droit à une variante qui pouvait plus sournoisement passer pour une compilation de musique classique "normale"...

Pour autant que je sache, et si l’on excepte l’inclusion de quelques morceaux choisis dans une obscure anthologie d’humour britannique (…), les tentatives menées pour rééditer la discographie du Portsmouth Sinfonia en CD n'ont toujours pas abouti.

 

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