The Flying Lizards (1980)

 

Les Flying Lizards ne sont pas réellement un groupe, mais plutôt une bande d’expérimentateurs interchangeables, anonymes sur la pochette de ce premier album (la plupart ayant néanmoins été clairement identifiée dans la presse, en particulier les Toop-Beresford…) réunis autour du producteur et compositeur David Cunningham. L’album est surtout connu pour ses reprises (ce qui n’est pas juste) avec un « Mandelay Song » (signé Brecht/Weill…) frénétique (et chanté en V.O. allemande non sous-titrée…) comme barrière à franchir à l’entrée du disque, un « Summertime Blues » avec une voix volontairement juvénile et inexpressive (Deborah Evans), un rythme minimaliste et une guitare enregistrée à travers un mur ou au fond d’une piscine, et un « Money » dub également en proie au destructivisme (NB : le « Money » déjà repris par les Beatles et Led Zeppelin, pas le « Money » de Pink Floyd…), tout ceci semblant plus ou moins évadé du « Third Reich’n’Roll »… Chronologiquement associé à la new wave mais plus proche dans l’esprit de la tradition du rock expérimental déjà bien établie à l’époque, sans tomber dans les travers du RIO (une partie du concept consistant même précisément à jouer avec le côté commercial/consumériste, la version de « Money » ayant même été un vrai tube à l’époque) mais au risque néanmoins de faire un peu de l’expérimental pour l’expérimental (par exemple, en n’ayant pas voulu laisser de blancs entre les pistes et en y plaçant donc des enregistrements de bruitages ou de conversations, à la « Exposure »…) (cf. aussi tout ce qui pêche chez Tuxedomoon ou Byrne & Eno…), le disque est soutenu par le travail impeccable sur la rythmique (les grooves funky de la première face, en particulier « Russia », renvoient à Can, via peut-être le filtre Eno-Talking Heads…), et par la capacité à aboutir parfois à une réelle beauté, les voix féminines y aidant en dépit de leur non-professionalisme, en particulier dans le final « The Window » avec Vivienne Goldman, qui constitue une conclusion aussi parfaite que pouvait l'être par exemple « Humor Me » pour « The Modern Dance », succédant à un long tryptique essentiellement instrumental dont les deux dernières parties (après la première « The Flood » digne de PiL) tendent à traîner un peu dans un trip électro-ambient, un peu dans l'esprit de la deuxième face de « Neu! 2 »…

 

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