1969 VELVET UNDERGROUND Live with Lou Reed (1974)

 

En 1974 les gens de chez Mercury ont fait un sale coup à Lou Reed en exhumant des bandes de concerts du Velvet Underground, juste quand lui-même sortait son propre live « Rock’n’Roll Animal » chez RCA après s’être fait reconnaître du grand public avec « Transformer » (et en particulier le tube « Walk on the Wild Side »).

 

Sale coup car la comparaison entre les deux albums tourne systématiquement à l’avantage du Velvet (sauf peut-être pour ce qui est de la qualité sonore des enregistrements).

 

D’abord, avec le « 1969 » on en a plus pour son argent puisqu’ils ont réussi à caser quelque chose de presque aussi long que « Welcome Back… » sur un double LP, tandis que Reed n’a à proposer qu’un LP simple standard d’une quarantaine de minutes. Ensuite Lou Reed lui-même : vrai rock’n’roller du temps du Velvet, il chantait, et il chantait même plutôt bien ce con, avec la sensibilité et le charme canaille adéquats (aucun doute à avoir concernant qui est la principale influence de Julian Casablancas…), alors qu’arrivé au stade « Rock’n’Roll Animal » il n’est plus qu’un pâle reflet de lui-même perdu dans le star-system (ce n’est peut-être pas pour rien après tout s’il est maquillé comme Conrad Veidt dans « Caligari »…), et soit il marmonne soit il beugle. Ensuite les musiciens qui jouent derrière lui (et c’est d’autant plus facile de comparer que la quasi-totalité du répertoire de « R’n’R Animal » figure aussi dans « 1969 ») : le Velvet Underground était un groupe infiniment plus solide, carré, sincère et pertinent artistiquement que le backing-band assemblé avec des mercenaires de la guitare fournis par Bob Ezrin, et qui a autant de feeling qu’un hareng saur avarié. En particulier, Maureen Tucker avait un sérieux coup de baguette (comme quoi on n’a pas eu à attendre Meg White pour constater que les bonnesfemmes étaient capables de faire du boucan sur une batterie) et l’agencement des guitares du Velvet (le duo Lou Reed – Sterling Morrison, qui même s’il sonne un peu 60s par moments, a fortement influencé nombre de groupes jusqu’à nos jours) était plus efficace (en particulier dans les jams au rythme soutenu devenant presque hypnotiques) que les fioritures rances indécrottablement 70s des Hunter-Wagner…

 

Si son importance historique a peut-être été un peu exagérée, du fait qu’il fut à ses débuts le jouet d’Andy Warhol, qu’il fut l’un des premiers groupes de rock à véhiculer une idéologie réellement décadente (au plus sous-jacente chez les Stones, les Doors et autres de la même période) et qu’il s’avéra plus tard très influent (sur Bowie, sur la new-wave, en particulier les groupes de la scène new-yorkaise et Joy Division, et sur leurs avatars modernes : Strokes, etc…), le Velvet Underground fut tout de même un groupe très intéressant musicalement : ce live de 1969 en témoigne…

 

 

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