Art Bears - Winter Songs (1979)
On retrouve parmi les 3 ours deux anciens de la vache Henry Cow, à savoir Chris Cutler et Fred Frith (la maman ours Dagmar Krause provenant du groupe jumeau Slapp Happy). Ce n'est donc pas trop étonnant si les disques des Art Bears présentent cette similitude avec ceux d'Henry Cow d'être insupportables à la première écoute et beaucoup mieux à chaque suivante. Néanmoins là où la vache privilégiait généralement une approche instrumentale, les ours se démarquent stylistiquement par l'importance qu'ils donnent au chant (maman ours souvent comparée aux Peter Hammill et autres Diamanda Galás, moi je la mettrais plutôt avec les Toyah et les Marie Yacoub...) et par l'austérité renforcée des compositions. Ici l'atmosphère se la joue moyen-âgeux (papa ours Fred joue beaucoup plus de violon que de guitare...) pour coller aux textes conceptuels décrivant des éléments sculptés relevés dans plusieurs cathédrales françaises (principalement Amiens). Le trip trop consciencieux et auto-complaisant dans son intellectualisme (de gauche) n'est pas très distrayant : le rock des ours est tellement en opposition que ce n'est jamais du rock, pas même "Rats and Monkeys", le cassage d’oreilles frénétique de la fin de la première face qui, exterminant au passage en 3 minutes chrono tous les Sonic Youth passés, présents et futurs, secoue un disque qui paraîtrait par ailleurs bien amorphe. Tout ceci est parfois très beau mais un peu froid (vous me direz, c'est normal pour des "chansons d'hiver"...).
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