“Atmospheres” featuring Clive Stevens & Friends (1974)
Moi non plus je n’avais jamais entendu parler de Clive Stevens avant de tomber par hasard sur ce disque, que j’ai pris quand j’ai constaté que ses « Friends » incluaient John Abercrombie, Rick Laird et Billy Cobham. Les autres Friends étant Ralph Towner, Steve Khan et Harry Wilkinson, ce dernier s’avérant être un Airto du pauvre qui a bien du mal à se faire entendre au milieu de ses petits camarades. Parce que, étant donné le titre de l’album (et le fait que le leader soit un saxophoniste), je redoutais un peu que la musique soit toute molle, toute planante, et c’est exactement le contraire. Les compositions de Stevens sont de la fusion standard, en elles-mêmes elles sont plutôt nulles mais on s’en fout. Ce qui compte, c’est la performance : Laird et Cobham assurent une rythmique beaucoup plus funk que quoi que ce soit qu’ils aient eu à jouer dans le Mahavishnu Orchestra, tandis que Stevens (parfois aussi Abercrombie) emmène par moments le truc dans une direction si bordélique qu’on en viendrait à se demander si le modèle suivi n’est pas moins « The Inner Mounting Flame » que « Fun House » (en particulier, le délire free final « The Parameters of Saturn » a vraiment un air de famille avec « L.A. Blues »). On se croirait un peu chez Nova (coïncidence bizarre, le 2ème morceau s’intitule « Nova’72 ») mais sans chant et plus crade… Ça m’étonne que ce disque ne soit pas considéré comme un classique du genre, ou du moins ne soit pas plus connu (mais faut être d'humeur pour l'écouter, et il est à déconseiller aux migraineux)…
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