Kevin Ayers / John Cale / Eno / Nico –
Cet
album live enregistré au Rainbow le 1er juin 1974 permet de
conserver pour la postérité une trace des interventions d’Eno, de John Cale et
de Nico à un concert de Kevin Ayers (avec aussi comme autre invité Robert
Wyatt, intégré comme percussionniste d’appoint au backing-band de
son ancien comparse de Soft Machine). Les trois hôtes de marque
se succèdent ainsi sur la première face du disque, au cours de laquelle les
ténèbres iront en s’opacifiant : Eno (bénéficiant du
violon de Cale) entame avec un « Driving Me Backwards » qui nous
plonge d’emblée dans une atmosphère sinistre (le chant de dément épouvantable
qu’il délivre ici se révélant finalement adéquat dans le contexte), et poursuit
avec une version très brute de « Baby’s on Fire » (le chant là
encore…) (la version très polie du « 801 Live »
semble finalement faible en comparaison). Puis chacun des deux anciens
collaborateurs du Velvet Underground joue les fossoyeurs en
s’appropriant des standards : « Heartbreak Hotel » déstructuré
par John Cale n’a plus grand chose à voir avec la chanson croonée par Elvis, la
plainte paraissant ici sincère et chargée de colère ; Nico s’accompagnant
à l’harmonium (avec seulement Eno au synthé) donne une relecture minimaliste de
« The End » des Doors, recentrée sur le potentiel malsain du texte
qu’évacuait partiellement l’originale par ses arrangements psychédéliques
simili-orientaux. Conclusion en forme d’interrogation à l’issue de cette
première face : le 1er juin 1974 ne serait-il pas la date de
naissance véritable du rock gothique ?...
La
deuxième face est du Kevin Ayers pur jus, et suscite chez moi
un intérêt très limité (et ce n’est pas une apparition de Mike Oldfield qui
va arranger les choses)…
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