Martin Circus – Acte II (1971)

 

Si le nom Martin Circus est resté synonyme de compromission commerciale (« La Révolution Française », une adaptation merdique des Beach Boys, un tube disco et un film de bidasses…), il faut se rappeler que les premières œuvres du groupe, c’est à dire à une époque où il restait encore des membres fondateurs dedans, pouvaient être artistiquement viables, même si l’appât du gain était déjà détectable, littéralement incarné par un certain Tiky Holgado (et oui…) dans le rôle de l’impresario. Ainsi, l’ « Acte II » est le second album de Martin Circus, avec une line-up de 6 personnes soit 2 membres originaux (Gérard Pisani et Bob Brault, également les auteurs/compositeurs les plus prolifiques) et 4 pièces rapportées (Gérard Blanc, René Guérin, Sylvain Pauchard et Alain Pewzner, qui présenteront par la suite au public le visage le plus reconnaissable du groupe…), c’est un double doté d’une pochette relativement élaborée pour une parution pop française de la période (enfin, le livret intégré est quand même un peu mal foutu, et « La Mort d’Orion » de Manset avait déjà eu droit à une présentation plus luxueuse), et qu’on trouve ordinairement ornée d’un macaron « Grand Prix Pop Music 1972 » (décerné par le Golf Drouot). Les paroles au surréalisme gentillet, chantées fréquemment en chœur à la Vanilla Fudge et assez souvent mélancoliques (même si le tube « Je m’éclate au Sénégal », pourtant signé Pisani/Brault, a initié l’image ultérieure de comiques de Martin Circus…) sont toujours en français, et la musique est quasiment progressive, encore très proche dans l’esprit d’une pop psychédélique recherchée façon Beatles, mais intégrant quelques influences exotiques (le Sénégal…) ou avant-gardistes (par exemple, Zappa est cité nommément dans le texte de « A Dada sur Paranoïa » et l’instrumental « Hyznogod » de Pewzner fait penser à « Hot Rats ») occasionnant même quelques déclamations théâtrales débilo-pénibus (les fins de faces du premier disque…) comparables au style Ribeiro+Alpes (mais plus poétiques que politiques) ou anticipant Ange et consorts. A l’instar de Triangle (lauréat du même « Grand Prix » l’année précédente…), il y a quelques tics énervants et ça a pris un sérieux coup de vieux (même si cela contribue aussi à en faire le charme)…

 

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