Pink Floyd – Obscured by Clouds (1972)
Cet
album est, à sa manière, très intéressant. Car, en fait, il me fait
penser à « Love Beach » d’ELP. Je
m’explique : à cette époque les Pink Floyd ont commencé à engranger un
certain succès en faisant croire qu’ils font de la musique intello (leur plus
belle escroquerie était emballée dans une pochette avec des vaches
baveuses – quoique celle où on était obligé d’acheter un disque
studio de morceaux solo sans intérêt pour avoir le disque live du groupe
n’était pas mal non plus) et ils ont probablement commencé à réfléchir
sérieusement sur leur prochain coup, la machine à sous ultime
qui couronnera leur carrière. Ils ne sont plus vraiment motivés pour faire des
musiques de films comme avant, quand ils avaient du temps libre et qu’ils
étaient presque honnêtes, dans les années 60... Alors quand Barbet Schroeder
revient les voir pour qu’ils lui fassent de la musique pour son film « La
Vallée », ils n’en ont rien à foutre, mais ils n’osent pas refuser.
Peut-être aussi parce qu’ils ont senti que ça pouvait être le prétexte pour
sortir un disque de plus, et donc ramasser de l’argent au passage. Mais ils ne
veulent pas se faire chier à réfléchir, et à perdre trop de temps avec ça.
Alors ils pondent un nombre suffisant de morceaux, en majorité des chansons pop
et même rock pas spécialement originales, ils les enregistrent à toute vitesse,
et voilà l’affaire est dans le sac. Les morceaux en question sont donc très
directs, car ils viennent des tripes, peut-être même du cœur, et pas du cerveau
machiavélique et froid qui a conçu le reste de leur œuvre (post-Barrett…). On pourrait d’ailleurs presque croire par moments
que les musiciens, en particulier Gilmour, prennent plaisir à jouer… Et un
petit miracle se produit, cet album devenant atypique dans la production floydienne
habituelle (évidemment, ceux qui avaient réellement [?!?] aimé la vache crient
au scandale…), et finalement assez sympathique. Enfin, quand même toujours
globalement un peu chiant (en particulier à la fin avec l’espèce de pastiche de
chant africain avec des mômes)…
Hipgnosis
semble avoir également bâclé la pochette, mais là par contre ça reste toujours
aussi moche.
Correction : un gentil visiteur (dénommé Schroeder, bien que ça m’étonnerait
que ce soit Barbet) m’a aimablement signalé sur mon livre d’or (à la date du 1/8/2006) que
le dernier morceau de l’album n’était pas un pastiche de chant africain avec
des mômes, mais un authentique morceau tribal avec des vrais indigènes de
Nouvelle-Guinée (que l’on voit dans le film – que je n’ai effectivement pas vu).
Merci à toi, gentil visiteur, d’apporter cette précision ô combien essentielle à
la compréhension de l’œuvre (s’il s’agit bien d’un morceau traditionnel indigène,
l’attribution de crédits de compositeurs aux membres de Pink Floyd démontre une
nouvelle fois leur haute honnêteté intellectuelle et leur louable désintéressement
financier), précision dont l’influence s’avère également ô combien déterminante
sur notre capacité à percevoir la qualité musicale du morceau en question et
par là même du disque tout entier. Je pense en revanche, ami visiteur éclairé
de catégorie
D, que tu utilises à mauvais escient le terme « inculte » qui
s’appliquerait plutôt à des personnes qui continuent à s’intéresser à des
points de détails de la biographie des Pink Floyd (et à écouter leurs disques)
quand elles apprennent (entre autres, et je crois qu’on peut le dire en toute
modestie, grâce au Super Site Progressif de Mr Prog) qu’il existe des tas de
trucs infiniment meilleurs comme ça, ça
ou ça (pour ne prendre que quelques exemples au hasard, ou
presque)…
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