The Soft Machine – Volume Two (1969)

 

Ils se réclament de Dada et de la pataphysique, ce qui est une excuse pour faire un peu n’importe quoi. Les sonorités sont terriblement vieillottes (à part peut-être la basse fuzz de Hopper). Et Ayers n’étant plus là, Wyatt profite au maximum du micro avant qu’on le lui retire. Ceci fait qu’il y a encore de la pop mais qui est moins immédiate à retenir, et présentée mélangée plus uniformément avec le contenu d’avant-garde. En dépit de quoi, le 2ème volume présente une amélioration notable par rapport au précédent. Il y a de réels moments de grâce, surtout dans les passages calmes qui contrastent d’autant plus avec la brutalité dont le groupe se révèle ici capable (quoique Ratledge sortait occasionnellement de son orgue des sons encore plus agressifs avant, et bien que cela ne cherche apparemment pas à exprimer une violence) ; et comme il n’y a pas d’influence notable de la musique classique (quelques allusions à la musique sérielle, en revanche), ils restent jusqu’au cou dans le jazz, sans quoi ils auraient grillé King Crimson pour l’invention du prog symphonique (là ils inventent seulement le Canterbury). Cette vivacité et la concision dans l’écriture (ça défile à toute berzingue, et quand un passage commence à devenir chiant il est vite zappé) sont ce qui manque cruellement à l’album suivant, dans lequel aussi ça part dans plusieurs directions alors qu’ici le groupe donne l’impression d’être très uni, dans la conception comme dans l’interprétation.

Comme quoi les albums de transition ne sont pas toujours les moins bons à l’intérieur d’une discographie…

 

*

 

Retour à la liste des artistes

 

Retour au sommaire

 

Textes © 2010 – Mr Prog International Corporation

Images (y compris visuels pochettes de disques) © les gens à qui les images appartiennent

 

Toute reproduction même partielle de ce site est totalement prohibée et sera sanctionnée (si j’arrive à attraper les contrevenants) par l’écoute de « Supper’s Ready » de Genesis en entier ou bien (dans le cas où le contrevenant s’avèrerait être un pervers fan de Genesis) par un châtiment d’une cruauté sans équivalents connus dans ce monde (ni dans l’autre).

 

Ce site n’est affilié en aucune sorte à « Pengla » ni à « Apocalypse en 9/8 »