Alain Blésing – Songs from the Beginning (2007)

John Greaves, Hugh Hopper, Catherine Delaunay, Philippe Botta, Nicolas Fargeix, François Verly, Yves Rousseau, Jean-Luc Landsweerdt

Muséa

 

Sponsorisé par l’ADAMI, le Ministère de la Culture, Radio France, la SACEM, la SACD… l’ancien guitariste de Eskaton puis Foehn a eu l’idée de faire un album de reprises en hommage à la culture rock anglo-saxonne allant de Led Zeppelin à Soft Machine en passant par Jimi Hendrix, enregistré au Triton en octobre 2006 (mais qui ne sonne pas du tout live, car on ne perçoit aucun bruit de public et les effets de mixage sont très travaillés…). Il n’a pas choisi les plus minables pour l’accompagner, puisqu’on retrouve Hugh Hopper à la basse, John Greaves au chant (qui aurait pu prendre la basse aussi, mais bon...) et Philippe Botta (l’ancien saxophoniste de Ma Banlieue Flasque) ; les autres je les connais pas, mais ils sont pas trop mauvais…

 

Pour palier à la relative inutilité que présente a priori un tel disque, il fallait apporter quelque chose de nouveau ou de personnel : comme les musiciens rassemblés ici ont ça dans le sang, les arrangements sont très jazz (aussi quelques détours vers l’Inde, avec flûte et tabla…) et l’interprétation s’autorise une certaine marge de manœuvre, ce qui peut ramollir un peu la musique (ça n’est pas dommageable pour des trucs comme « 1983 » mais ça l’est plus pour « Fracture »)… On a donc uniquement des reprises, mais avec dans les instrumentaux des textes ajoutés (parlés ou chantés… et signés W. Burroughs, Dylan Thomas, Peter Blegvad ou Pip Pyle) : fallait bien donner un truc à faire à Greaves dans chaque morceau, hein… et puis ça permet une relecture originale, surtout quand on a entendu les originaux des centaines de fois, même si ça vient parfois comme un cheveu sur la soupe (enfin, pour « Fracture » ils ont exhumé le truc d’où vient l’expression « starless and bible black », ça c’est classe). Reprendre du Henry Cow ou du Hatfield and the North à cette sauce-là ne paraît pas plus incongru que ça, dans la mesure où les interprètes originaux faisaient déjà un peu du n’importe quoi (je ne dis pas ça de manière péjorative)… et d’ailleurs je ne me souvenais pas que « Mumps » contenait à l’origine des passages aussi bons qu’ici. Ça coince un peu plus pour les standards du rock qu’on connaît par cœur depuis toujours : le « Going to California » (qui pour une raison inconnue voit son titre raccourci en « California » sur l’emballage…) famélique avec tabla, à la rigueur je comprends car Page et Plant eux-mêmes avaient massacré le répertoire zeppelinien d’une manière comparable dans l’« Unledded » (enfin, non, je ne comprends pas, donc)... mais « Behind Blue Eyes » sans batterie et avec un accordéon ?... et l’interprétation de Greaves est-elle parodique ? on dirait Bob Dylan saoul (quelque part ça fonctionne quand même, et ça reste certes meilleur que la version de Limp Bizkit, mais…).

 

A l’arrivée, ce CD est surprenant, pas désagréable (quoique Greaves ne soit de toute évidence pas le chanteur le plus adapté pour reprendre du classic rock de manière respectueuse) et en général plus que correctement interprété. Mais je ne suis tout de même pas certain d’avoir envie de le réécouter très souvent…

 

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