Art Bears – Hopes & Fears (1978)
Sur leur premier album, les Art Bears n’avaient pas complètement coupé les ponts avec les autres anciens d’Henry Cow : certains y accompagnaient encore occasionnellement le trio Frith-Cutler-Krause, en particulier la petite Lindsay Cooper et son basson bien reconnaissable. S’ouvrant par une vieille chanson signée Brecht/Eisler (qui connote donc tout de suite la démarche artistique politiquement à gauche…), et faisant le yoyo stylistique tout son long (les moments les plus rock'n'roll arrivant même à ressembler aux Who…), cet album peut se comprendre comme un véritable mode d’emploi du Rock in Opposition (= recherche de la sonorité non-commerciale, contre-instinctive, voire volontairement laide…), ce qui se retourne contre lui dans la mesure où il alterne avec une symétrie presque parfaite des moments intéressants, et quelquefois de toute beauté, avec des trucs barbants (ou obtus) qui détournent l’attention de l’ensemble. La comparaison fréquente entre Dagmar Krause et Peter Hammill trouve sa justification ici en terme d’implication dans la performance vocale, mais il n’en reste pas moins que Daggie a un timbre plus déplaisant (et pis c’est une fille, et les filles c’est bête, na-). A réserver donc aux auditeurs courageux, bien qu’examiné dans le détail ça reste en réalité relativement accessible comme musique…
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